Chronologie internationale du Parti Radical: 1962

JANVIER - Italie : Florence - Antimilitarisme

10 MAI - Italie : Rome - Élections communales

JUIN - Italie : Rome - élections communales, fédéralisme européen, "Le Radical"

AUTOMNE - Italie : Rome - Fin du premier Parti Radical

Références:

Octobre. "Crise de Cuba", blocus naval américain autour de l’île et risque véritable d’une guerre atomique.


JANVIER - Italie : Florence - Antimilitarisme

Fondation du Conseil italien de la paix, à l’initiative de Aldo CAPITINI. Adhésion des radicaux à travers le "Comité pour le désarmement atomique et conventionnel en Europe."

10 MAI - Italie : Rome - Élections communales

Usage électoral du triple symbole : béret phrygien ou tête de Minerve, drapeau européen et pacifiste". INR 39

JUIN - Italie : Rome - élections communales, fédéralisme européen, "Le Radical"

La scission du (premier) Parti Radical est pratiquement effective et signe le départ des fondateurs du Parti (Mario PANNUNZIO, Arrigo BENEDETTI, Leone CATTANI, Ernesto ROSSI, Leo VALIANI, Guido CALOGERO) et la convergence de la majorité des dirigeants dans le milieu socialiste ou dans celui de LA MALFA (Rodotà, Ferrara, Jannuzzi, De Mauro, Mombelli, Scalfari). La "gauche radicale" de Pannella, Rendi, Spadaccia, Bandinelli et Teodori représentent désormais pleinement le parti. Du groupe d’origine, seuls Bruno VILLABRUNA et Leopoldo PICCARDI sont restés. Dans ce contexte, le PR présente aux élections pour le renouvellement du conseil communal de Rome de juin 1962, une liste avec pour symbole le béret phrygien. Dans le journal électoral "Le Radical", Rendi revendique : "le fédéralisme européen est d’un intérêt majeur pour les préoccupations internationales du Parti Radical, tant qu’il n'est pas considéré comme un problème de politique extérieure, mais comme un problème de politique interne". (AP 1591)

AUTOMNE - Italie : Rome - Fin du premier Parti Radical

Le processus de scission du Parti Radical de la première période s’achève au terme d’une série de démissions et de départs. L’héritage du parti passera aux jeunes de la gauche, avec un secrétariat provisoire composé de Vincenzo LUPPI, Luca BONESCHI et Marco PANNELLA.

Président: Elio VITTORINI


NON AU FASCISME EN EUROPE

De Gaule, Salan, Franco, Salazar

par Giuliano Rendi

(Le Radical, juin 1962)

"Le fédéralisme européen est un thème qui intéresse particulièrement le Parti Radical sur le plan international, dans la mesure où il n’est pas considéré comme un problème de politique extérieure, mais comme un problème de politique intérieure. Il est nécessaire de surmonter définitivement le nationalisme, la semi-dictature militaire française de De Gaulle. Il convient de supprimer les dictatures ibériques, qui ne doivent plus être considérées comme un résidu de la période fasciste et trouvent précisément dans la situation de la France un parallèle dangereux. L’organisation économique qui, en Europe, est actuellement aux mains des grands monopoles privés doit être dominée. L’ensemble de ces problèmes trouveront leur solution dans la création d’une fédération européenne, ou d’institutions supranationales pour autant qu’elles soient efficaces, car il s’agit de problèmes qui occupent entièrement la vie politique, économique et sociale de notre pays.

Nous sommes convaincus que le colonialisme représente l’un des maux actuels les plus graves, que le processus d’indépendance des peuples afro-asiatiques doit être favorisé et que le développement économique des peuples sous-développés doit être soutenu. Très souvent la lutte pour la liberté de ces peuples (celle de l’Algérie en est un exemple évident) représente également une lutte pour nos libertés. Une fois cette première étape achevée, ces nouveaux peuples n’en sont qu’au début d’un long combat visant à créer un Etat et une société modernes. Nous pouvons les y aider en renonçant à toute tentation néo-colonialiste.

En ce qui concerne le conflit international, à savoir la lutte entre le monde occidental et le monde communiste, qui d’après nos journaux est prioritaire, la position du Parti Radical est de plus en plus critique. Les radicaux se sont engagés depuis longtemps en faveur de la détente, de la coexistence pacifique, d’une amélioration des rapports internationaux afin de réduire l’importance des problèmes militaires et de l’alliance atlantique qui empêche toute forme de vie politique intérieure dans nos pays.

Toutefois, appeler le bloc occidental celui de la liberté et le bloc oriental celui de la tyrannie nous paraît peu représentatif. L’occident a été témoin d’une régression croissante de la démocratie qui a affecté, avec la crise française, une grande partie de l’Europe occidentale. La vie politique des Etats européens, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie se limite au conservatisme statique. Le nationalisme décadent et réactionnaire continue à sévir. Les anciennes structures autoritaires telles que les structures militaires se sont imposées depuis la fin de la guerre avec une autorité accrue. Si en Allemagne, elles ne représentent qu’un danger potentiel, en France, en Espagne et au Portugal, les armées soutiennent la dictature. Cette évolution a été couverte par le Pacte Atlantique et la bannière du monde libre parce que ce sont les besoins militaires du Pacte atlantique qui font valoir les dictatures ibériques, l’armée allemande, et qui influencent la France. (AP 1591)