SOMMARIE LA CRÉDIBILITÉ DE LA JUSTICE
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De
Morgen 8 janvier 1998 Le 23 décembre, l'antenne Neufchâteau de la gendarmerie avait prévu une série de treize perquisitions à travers tout le pays. Le plan n'a jamais été exécuté, et après coup, on le déplora. Contrairement aux bruits qui ont circulés à l'époque dans les milieux policiers et judiciaires, il n'a à aucun moment été question d'arrestations dans les "milieux haut-plaçés". Le but de l'opération consistait principalement à contrôler quelques données de base du témoignage de X1 et a mettre sur la sellette des suspects dans l'affaire du meurtre de Christine Van Hees. X1 prétend que lorsqu'elle avait quatorze ans, elle a accouché d'un enfant et que celui-ci a été tué "pour le plaisir" dans le cadre d'un réseau. X1 a désigné des gens qui la connaissaient avant et qui peuvent témoigner de l'existence éphémère (cinq mois) de l'enfant: des voisins ou d'autres personnes qui ont dû voir l'enfant. X1 prévoyait toutefois "que ces gens ne voudraient certainement pas parler". Grâce à une action-éclair à l'échelle de tout le pays, on espérait faire la lumière sur l'affaire. On comptait que pour peu que l'histoire tienne, au moins une personne parlerait. A l'audition d'anciennes amies d'X1, il était déjà apparu que des choses graves s'étaient passées chez elle. Dans le quartier oú elle avait passé son enfance, peu de gens semblaient être prêts à collaborer avec l'enquête. Cela allait même si loin que les enquêteurs du 3e SRC entrèrent en conflit avec la police communale de l'endroit. [NdT: Knokke] Lorsqu'en décembre 1996, le parquet de Neufchâteau, au milieu d'un immense tapage médiatique, entama les fouilles dans l'ancienne mine de charbon de Jumet et fit une descente dans la secte satanique Abrasax, il apparut à beaucoup d'observateurs que l'enquête était complètement à côté de la plaque. C'était donc ça la grande action spectaculaire sensée semer le désordre jusque dans les cercles du pouvoir? La perte de prestige de Neufchâteau ne resta pas sans conséquence et contribua à la disqualifacation du dossier 96/109 (déclarations des témoins X). Dans les discussions sur l'affectation des hommes et des moyens, on fit des gorges chaudes sur Jumet et Abrasax plutôt que de réfléchir à la suite à donner aux informations de X1. Grâce au travail d'investigation d'une équipe de jeunes gendarmes, on découvrit le 5 mars 1997 à Ixelles le corps de Loubna Benassa.résultat: la haute hiérarchie de la gendarmerie apparut en grande partie dédouanée dans le rapport de la commission Verwilghen en ce qui concerne les anciennes enquêtes sur Dutroux. Après qu'on eût dit pendant des mois aux interrogateurs de X1 qu'ils étaient "la bouée de sauvetage" pour une hiérarchie de la gendarmerie bien compromise, tout-à-coup, ce n'était plus le cas. Le plan d'action du 23 décembre prit de l'ampleur au mois de février; on parla d'une série de 47 descentes (et il n'était toujours pas question d'importuner des notables). Il y eut entretemps tant de nouvelles pistes qu'on pensait que la grande opérations apporterait une réponse définitive sur la valeur du témoin X1. Le commandant Jean-Luc Duterme, qui fin '96 fut nommé à la tête de l'antenne de Neufchâteau fit retravailler le plan des 47 descentes jusqu'à obtenir un scénario minimaliste avec deux perquisitions. Finalement, une seule fut entreprise: chez X1 elle-même. Elle ne livra pas la moindre indication sur la combine qui selon certain devait être à la base de ses déclarations. En attendant, néanmoins, presque toutes les enquêtes basées sur le dossier 96/109 ont été mises en veilleuse. |