SOMMARIE LA CRÉDIBILITÉ DE LA JUSTICE
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VÉRITÉS ET MENSONGES Dans une interview publiée par Het Volk, le père de Regina manifeste le plus grand étonnement face aux déclarations de sa fille au parquet de Neufchâteau. D'après ses parents, Regina a inventé son histoire de a à z. De toutes manières, dit son père, "Nous n'avons rien remarqué ¯. Le père et la mère prétendent qu'entre dix et quinze ans, leur fille se rendait à l'école tous les jours, ne pouvait sortir que rarement le soir et, par conséquent, ne pouvait pas être présente aux orgies nocturnes qu'elle décrit. Le père de Regina pense qu'elle a entendu "toutes ces histoires" pendant sa thérapie. "Elle est malade" suppose-t-il. La seule explication qu'il entrevoit est son impressionnante collection de romans de Stephen King. Regina affirme avoir été vendue à douze ans pour 120.000 francs à Tony, qui devait devenir son souteneur. Ce Tony est décrit par Regina comme l'intermédiaire entre elle et le réseau. Il l'aurait emmenée à des partouzes pendant des années contre paiement. Regina accuse également Tony d'implication dans différents meurtres. Le nom de Tony nous est vaguement connu, dit le père de Regina dans son interview. C'est un représentant qui passait de temps en temps au magasin de la mère de Regina. " Il est parti quelquefois le mercredi après-midi avec ma fille ¯, dit encore le père de Regina. "Aurait-il fait quelque chose avec elle à ce moment-là? Je ne le sais pas." Les journalistes du Morgen ont appelé le père de Regina pour lui poser une question. Ont-ils été, lui ou son épouse, en contact avec Tony au cours des derniers mois? "Certainement pas ¯, répond le père. Vraiment pas? "Absolument, je ne sais même pas oú il habite actuellement." Est-il possible que la mère de Regina ait eu au cours des derniers mois un contact avec Tony? "Je viens de le lui demander. Non, non et non. Nous n'avons plus vu ou entendu Tony depuis 1988." Avez-vous son numéro de téléphone? "Non" Tony vous a-t-il téléphoné dernièrement? "Non, je vous dis, nous n'avons plus entendu parler de Tony depuis des années." Absolument certain? "Je vous le dis encore une fois, non". Les journalistes ont alors expliqué au père de Regina que la BSR de Bruxelles a enregistré au début de 1997, pendant plusieurs mois, les coups de téléphone entrant et sortant de chez Tony à l'aide du système zoller-malicieux (Z/M). Le 28 mai 1997 à 15 h. 50, Tony a formé le numéro du père et de la mère de Regina. La conversation téléphonique a duré 18 minutes et 59 secondes. Un procès-verbal a été dressé au sujet de cette conversation (nø 151.517). Le PV a été envoyé le 29 mai 1997 par la BSR de Bruxelles aux magistrats compétents des parquets d'Anvers, de Bruxelles et de Gand. Confronté à ces faits, le père de Regina nous laissa entendre qu'il préférait ne pas discuter de "ce genre d'affaires au téléphone". Le résultat de l'enregistrement Z/M est l'un des nombreux éléments qui démontrent la contradiction entre le récit du père de Rergina et les constatations des enquêteurs (à partir du 29 mai, le téléphone du père et de la mère était également sous Z/M). (d'après De Morgen, 20/01/98) La mère de Regina, qui gérait un salon de toilettage pour chiens, se souvient d'un client Tony. Selon elle, sa fille en était secrètement amoureuse, comme on peut l'être quand on est adolescente. Mais l'histoire s'arrête là (...) A l'époque, elle ne quittait pas la maison. Une seule fois elle est sortie en discothèque. (La Libre Belgique, 20/01/98) "Ma fille parle d'un certain Tony. C'est un représentant qui vendait des produits comme du shampooing pour chiens. Tony venait régulièrement chez nous pour vendre ses produits. Je n'ai jamais eu de relation avec lui. Mais Gini était amoureuse de lui quand elle avait quatorze ans. ...J'ai laissé quelquefois Gini partir avec lui le mercredi après-midi. Lui a-t-il fait quelque chose à ce moment-là, je n'en sais rien..." (Het Volk 19/01/98) Nous ne savons pas si Regina dit la vérité sur Tony, mais nous savons en tout cas que les parents ont menti au sujet de ce dernier (voir ci-dessus). On notera que la description des relations entre Tony et les parents est assez flexible : un simple client..., un représentant..., Gini était amoureuse de lui..., ils sont partis quelquefois ensemble..., peut-être a-t-il fait quelque chose... Tony va plus loin dans un entretien avec des journalistes. Il dit qu'il était l'ami des parents de Regina et qu'il a "rencontré deux ou trois fois la grand-mère, dont une fois à Knokke" (Soir illustré, 28/01/98). Interrogé récemment par la BSR, Tony aurait même admis avoir eu des relations sexuelles avec Regina. Katy Neukens, une amie d'enfance de Regina : "Je ne peux pas croire que Regina devait participer à des partouzes". D'après ce témoin, c'était une fille renfermée, qui préférait rester à la maison et qui en sortait peu. "Bien sûr, elle a pu être violée, Mais après ce qu'elle raconte avoir subi, peut-on encore faire quatre enfants? " (Le Soir, 27/01/98) Comme tous ceux, sans exception, qui l'ont connue adolescente, Katy Neukens ne croit pas un seul mot du récit de Regina Louf (La Dernière Heure, 26/01/98) Renseignement pris, Katy Neukens n'a jamais été l'amie de Regina. Par contre, ses parents sont les meilleurs amis des parents de Regina et le père de Katy est un excellent ami de Tony (le souteneur de Regina). Regina Louf prétend que Nihoul aurait offert un ours en peluche à Christine Van Hees. Les gendarmes de la 3e SRC ont bien retrouvé un ours qui correspond en tous points à ce modèle lors d'une perquisition menée au domicile de...Regina Louf elle-même. La peluche portait encore, à son cou, un petit carton signé par le mari de la gantoise. (Le Vif/L'Express 30/01/98) Une perquisition a bien été menée chez Regina le 20 mars 1997, par l'équipe des enquêteurs de De Baets, afin de s'assurer que Regina n'était pas mythomane. Les objets saisis étaient : "Une cassette vidéo documentaire sur le syndrome de personnalité multiple, des livres de Stephen King, le manuscrit du livre de Regina, des notes manuscrites, un article de Het Laatste Nieuws du 14 mars 1997 et deux exemplaires de l'hebdomadaire Humo" (PV nø 150.757 cité par De Morgen, 10/01/98). Nulle trace d'ours en peluche parmi les objets saisis bien que la maison en soit remplie, puisqu'il y a quatre enfants. Cette histoire complètement inventée continue cependant à tourner dans les medias. Regina Louf a tiré son récit d'un livre paru en Hollande et intitulé Yolanda. Les preuves du plagiat sont les suivantes. Comme Regina: - Yolanda est décrite par les enquêteurs comme une femme intelligente et courageuse. - Yolanda écrit qu'elle se distancie de son corps pour ne pas ressentir la douleur. - Yolanda a été enceinte à dix ans et son enfant a été tué. - Yolanda décrit sa mère comme l'instigatrice des pratiques sexuelles dont elle fut victime. - Yolanda est une enfant prostituée. - Yolanda insinue que sa mère avait des relations sexuelles avec l'ami de Yolanda. - Yolanda pensait jadis que tous les enfants étaient obligés de subir de telles choses. - Yolanda dit que des bougies étaient utilisées au cours des orgies. - Yolanda demande à ses parents de reconnaître la vérité, après quoi elle pourra leur pardonner. (Blik, 27/01/98) La plupart de ces faits sont communs à de nombreux récits d'abus sexuels d'enfants. Regina a-t-elle lu le livre de Yolanda? Elle n'en a jamais entendu parler. Le manuscrit de son propre récit a été remis à un éditeur qui l'a refusé en 1989, alors que le livre de Yolanda date de 1994. |